Questions et Réponses
Une séance d'hypnose, la première fois, comment ça se passe ?
D'abord être entendu(e) et écouté(e)
La première séance débute par une écoute et un partage sur ce qui vous amène. Je mets en place un cadre de travail ainsi qu'un climat de confiance et permissif. Ainsi, au fil des minutes la parole devient plus facile.
Si vous avez déjà expérimenté l'hypnose ou une autre approche (relaxation, sophrologie, EMDR, psychanalyse, ...) visant les états modifiés de conscience, je prends en considération ou non les informations que vous me transmettez au sujet de ces expériences.
Puis expérimenter l'hypnose
Puis démarre la session d'hypnose. Vous choisissez une position confortable assis(e) ou allongé(e) et, les yeux fermés un voyage intérieur dans lequel vous vous laisser porter par ce que vous percevez, guidé par ma voix. Un dialogue s'instaure entre nous, parce qu'il est aisé de parler en état d'hypnose. Nous sommes emmenés là où votre partie inconsciente souhaite vous amener. ce peut être au travers de perceptions directes (des images, des émotions, des sensations corporelles, des idées) ou dans un univers produit par votre imaginaire. Dans ce que vous percevez et évoquez avec la parole, je vous guide pour avancer et naviguer, vous laissant le temps de vivre les instants, de les analyser, de les comprendre. C'est cette navigation qui permet le changement, les libérations, même si ce qui est perçu ne semble pas en rapport avec ses problématiques. L'inconscient, par définition, ne possède pas la même logique et la même façon de communiquer des informations que le conscient.
La durée de ce voyage varie de 20 à 45 mn en fonction de ce qui est visé. Pour certains voyages exploratoires, il est possible de voyager pendant plusieurs heures.
Retour à la conscience ordinaire
Puis c’est le retour tranquille, toujours guidé par ma voix. Des moments de parole ont lieu pour exprimer vos ressentis et durant l'hypnose et sur le moment.
Le travail qui a été enclenché au niveau de l'inconscient continue à opérer dans les jours et les semaines qui suivent, à son rythme. C'est vous, qui dans votre quotidien, allez apprécier les effets de ce travail.
Et les séances suivantes, comment ça se passe ?
Nous effectuons un feedback ou échange sur les ressentis éprouvés durant la séance précedente, sur ce qui a pu être vécu entre les séances (ressentis, événements marquants, rêves...). Ce travail est important parce qu'il permet de porter l'attention sur soi au quotidien. Fréquemment l'on me dit que rien de singulier ne s'est passé, puis lors de cet échange, des prises de conscience sont faites pour constater que ça bouge ou que ça change en soi.
Tout changement effectué est d'abord inconscient, souvent pas visible. Il faut prendre un temps pour faire le point sur la journée ou les jours écoulés afin de d'arriver à indentifier ce qui est en train de s'opérer.
Puis démarre la session d'hypnose, avec des intentions plus précises sur ce que vous voulez explorer, une motivation plus posée.
Chaque voyage à l'intérieur de soi est différent des autres. Que ce soit en termes de ressentis ou que ce soit dans ce qui est exploré. Il arrive aussi de poursuivre ce qui a été exploré lors de la séance précédente ou d'une séance plus lointaine. Plus l'on se retrouve en état d'hypnose et plus les voyages sont fluides, les informations augmentant en précisions.
Qu'est-ce que c'est exactement d'être en hypnose ?
Il n'existe pas vraiment de définition précise et standard pour qualifier cet état modifié de conscience.
Le critère qui revient le plus souvent dans les témoignages c'est la perception du temps qui s'est écoulé en état d'hypnose. Celui-ci est ressenti majoritairement beaucoup plus court que le temps qui s'est réellement écoulé.
D'un point de vue corporel, il peut y avoir des sensation dans l'un ou les membres comme : lourdeur, légèreté, inertie, absence de sensations ou de localisation, picotements, frissons, des vagues de chaud/froid, des ondulations. Il a été mesuré que la température corporelle baissait d'environ 0,2 °C par 15 mn en état de conscience modifiée.
D'un point de vue de la conscience, tout dépend de l'intention de la pratique de l'hypnose.
Si l'hypnose vise à vous faire entrer dans un état de détente avancé, il est possible de "décrocher" ou d'avoir l'impression de dormir. C'est souvent cette sensation qui peut freiner ou avoir un avis négatif quant à l'état d'hypnose, parce que la perception de perdre le contrôle de soi est là.
Si l'hypnose vise à vous faire devenir plus présent dans votre corps que vous l'êtes, il est possible de se sentir plus grand, en expansion, comme une "version augmentée" de soi, ou de ne rien ressentir du tout.
En combien de séances pensez-vous que l’hypnose va résoudre ma demande ?
Il est délicat de répondre avec affirmation à ce genre de question. Délicat aussi de prétendre solutionner une demande en une seule séance. Plusieurs paramètres entrent en jeu :
- La nature de votre demande : est-elle réaliste ? réalisable ? précise ?
- est-ce approprié maintenant pour votre inconscient ?
- il est parfois nécessaire au préalable de procéder à un allègement du stress ou des émotions, avant d'aborder votre demande
- le fait que vous soyez prêt(e) au changement
Par expérience, sans entrer dans une quelconque forme de généralité, après 3 ou 4 séances, une forme de dynamique est en place, qui permet de ressentir des effets positifs dans sa vie quotidienne.
Aussi, quelque chose qui s’est installé en plusieurs mois, voire plusieurs années demandera peut-être du temps pour s’en aller.
Qu'est-ce qui fait que ça marche ou que ça ne marche pas en thérapie utilisant l'hypnose ?
Les principaux freins :
- ne pas être prêt(e),
- ne pas avoir forcément de but (la curiosité est un but),
- être "envoyé" par son entourage,
- l'indifférence combinée au refus,
- la passivité,
- le libre arbitre que nous conservons.
Les freins qui n'en sont pas et qui sont levés facilement :
- le doute,
- la peur,
- la peur que ça ne fonctionne pas,
- la peur de perdre le contrôle de soi,
- la peur d'ouvrir une boite de Pandore en soi,
- ne pas comprendre ce qu'il faut faire,
- la croyance que ça ne va pas fonctionner sur soi,
- la crainte de ne rien voir,
- le lâcher prise ou la détente comme passage obligé, devoir aller profondément pour ce que soit efficace,
- se représenter l'état hypnotique sans jamais l'avoir vécu, vouloir obtenir quelque chose à tout prix
- ne rien ressentir ou voir durant l'hypnose,
- avoir déjà expérimenté l'hypnose et n'avoir rien ressenti ou constaté en termes de changement.
Ce qui permet de fonctionner :
- ça opère tout seul malgré soi, les processus inconscients sont à l'oeuvre
- nous sommes toutes et tous sujets à une influence extérieure (les autres, les médias, ...) permanente, qui est plus ou moins perçue en fonction de notre état d'esprit,
- le lâcher prise est un état naturel qui se vit plusieurs fois dans la journée comme l'état hypnotique,
- la répétition, comme toute pratique humaine, permet de s'améliorer.
Est-ce que l’hypnose peut me faire … : arrêter de fumer, manger moins, me libérer d’une dépendance affective … ?
A la question « peut me faire » qui est une formulation passive, je réponds qu’il est fondamental d’être prêt au changement, sans quoi les chances de réussite ne sont pas souvent au rendez-vous.
L’hypnose n’est pas un objet ou une substance comme un médicament qui vous transforme comme un coup de baguette magique, c’est une technique d’accès à votre inconscient. Le changement peut s’opèrer et certaines fois « comme par magie » parce que des ingrédients essentiels sont réunis : désir de changer pleinement, accès à votre inconscient qui est permissif, bons rapports avec votre hypnothérapeute.
Je suis quelqu’un qui ne lâche pas prise facilement, qui mentalise souvent, qui n'a pas l’habitude de ne rien faire, qui a besoin de contrôler, … je ne suis pas sûr que ça marche avec moi …
De mon point de vue, tout le monde est en mesure d'entrer en état d'hypnose.
Les personnes ayant évoqué ce type de propos ont toutes connu lors de leur première séance un état de relâchement, un rapport au temps différent. Elles ont pu constater qu’elles ont conservé une bonne partie de leur état conscient, capables d'entendre les bruits extérieurs, notamment. Elles ont néanmoins ressenti le retour à l’état de conscience normale, et une sensation - souvent nouvelle - de bien être intérieur.
Le frein qui peut être présent la première fois, c'est d'avoir une idée préconçue de l'état d'hypnose et de le chercher avec sa conscience pour l'obtenir. Des techniques spécifiques peuvent être utilisées pour permettre le relâchement et se retrouver en état de conscience modifée sans efforts. Aussi,la profondeur de la relaxation n'est pas une nécessité pour la réussite d'une séance.
Par ailleurs, je considère qu'il est important de garder le contrôle sur soi, parce que c'est un des objectifs à atteindre : la maîtrise de soi.
J’ai un souvenir d’hypnose vécu ou vu lors d’une soirée de spectacle. Ayant vu des situations plus ou moins burlesques, j’ai une crainte pour ce qui va se passer.
L'hypnose de spectacle est une utilisation particulière et cadrée dans un contexte : c'est du spectacle.
Pour fonctionner, l’hypnose a besoin de deux phénomènes majeurs : une sensibilité plus ou moins développée d’une personne à être influencée et une acceptation des messages (qui sont plutôt des ordres) envoyés par l’hypnotiseur.
Puisque dans une séance de thérapie l’on peut faire arrêter de fumer, se libérer d’une phobie, etc, etc, … l’on peut aussi accepter tout ce qui est demandé par l'hypnotiseur si l'on se retrouve sous les feux de la rampe.
Régresser dans son passé et revivre un moment qui a été difficile, est-ce douloureux ou dangereux ?
Notre inconscient possède une fonction importante : celle de mémoriser à chaque instant de notre existence tout ce que nos sens perçoivent : ce qui est vu, ce qui est entendu, ce qui est ressenti, ce qui est senti, ce qui est goûté. De plus, chaque instant est associé à du sens qui y est mis. Si la situation se déroule dans une temporalité qui nous permet de la vivre consciemment alors nous y avons le choix d'y mettre un sens. Si la situation se déroule rapidement ou est vécu avec une intensité émotionnelle élevée, nous n'avons pas le temps d'y mettre du sens, c'est notre inconscient qui le fait à notre place. Aussi, et c'est l'intérêt d'effectuer des régressions dans notre phase intra-utérine, dans notre petite enfance et enfance ou dans un passé récent pour aller explorer des moments intenses vécus, sans explications données par notre environnement familial pour nous aider à comprendre, seront enregistrés avec les possibilités cognitives du moment vécu.
Nous avons tous vécus des moments intenses et/ou incompris, qu'il soient plus ou moins dramatiques, plus ou moins joyeux. Les avancées des neurosciences montrent que les réseaux de neurones associés à chaque moment mémorisé sont d'autant plus "solides" quand ils ont été vécus avec une intensité émotionnelle forte, qu'elle soit positive ou négative. De plus, notre inconscient possède un mécanisme de refoulement qui provoque l'oubli et nous protège contre ces moments qui dépassent nos capacités émotionnelles et notre entendement. Là commence un conflit qui ressurgira à un moment ou à un autre dans notre vie.
Nous nous construisons inconsciemment sur les bases de notre vécu le plus ancien. Aussi, notre inconscient "utilise" ces vécus comme référence pour s'adapter à la vie. Quel que soit notre âge, si nous nous retrouvons dans une situation qui ressemble à une situation qui a été vécue de façon intense et désagréable ou menaçante, même à l'âge de 2 ans, une réaction inconsciente instantanée nous amène les mêmes ressentis et émotions de cette époque. L'on dit que notre inconscient fonctionne au présent.
L'intérêt de régresser à des moments singuliers, et donc clés de son vécu, c'est de les revivre avec une distance et un confort pour permettre, au travers de ce revécu, d'être exprimé. Il n'y a pas de douleurs à traverser sa mémoire. C'est souvent la représentation que l'on se fait d'un souvenir qui paraît comme vrai. Lorqu'on le traverse, les émotions et le sens devenus inappropriés, en étant exprimés perdent de leur intensité. La mémoire ne disparait pas, mais c'est d'avoir expulsé de l'énergie "en trop" qui permet à l'inconscient de réajuster notre psyché et c'est libéré de ces tensions ou incomréhensions que nous allons mieux et que les sensations de répétitions ou de blocage disparaissent.
Quel est l'intérêt des régressions intra-utérines ?
Revenir dans les moments premiers de notre vie peut sembler suprenant. pour qui a déjà expérimenté l'hypnose de régression, revisiter un moment passé est toujours interpellant de par la nature du vécu, la sensation de revivre exactement ce qui a été vécu à ce moment, tout en restant bien conscient. C'est tout l'intérêt de cette pratique : se rendre compte de comment à l'époque, une situation a été vécue sensoriellement, émotionnellement, choisie ou subie, comprise, et avec quelle évaluation ou quel jugement nous l'avons accompagnée.
Quand il s'agit de se retrouver dans l'espace intra-utérin, l'important n'est pas de s'assurer que les perceptions sont exactes mais de se considérer être dans la situation. Passer un temps à explorer cette période amène une somme d'informations considérables au tréfonds de soi. Il est tout à fait possible de ressentir comment nous avons perçu cette traversée, comment nous avons perçu l'entourage familial et comment nous avons perçu - et là est le plus intéressant - notre construction pour notre naissance et la vie à venir.
Cela peut paraître quelque part insensé, parce que l'on peut considérer que la mémoire commence à partir de la naissance, mais il s'avère que durant cette expérience, il en est autrement.